Jean-Claude Caillaux (3)

 

L’Avent. Une clarté qui s’ouvre.

 

Car le temps d’Avent est temps d’attente.

La venue de Dieu dans la chair : avènement après l’errance lente du peuple de l’Election, au désert et en exil, en patience et impatience… A travers silence et feu.

Attente traversée par les cris de l’homme broyé, l’angoisse, la mort. Et attente visitée par la clarté discrète de l’espérance, l’eau tendre qui fleurit sur les feuilles naissantes.

De même aujourd’hui, l’Avent est attente, de souffrance et de joie, du Sauveur qui vient assumer notre humanité en s’incarnant en la Mère de Dieu. Le temps où le cœur brûlant ne devrait cesser de répéter : « Viens, Seigneur Jésus » (Apocalypse 22, 30), en un cri qui purifie et par là même enflamme. Et qui peu à peu illumine les régions les plus obscures de nous-mêmes. Car tout en nos cœurs et nos corps va de transformation en transformation par la venue magnifique de ce Dieu-qui-se-fait-enfant pour notre divinisation.

Attendre : veille et attention auprès du Mystère qui s’approche. Comme sur le seuil, ou la margelle.

Mais comment veiller quand nos paupières se ferment sous le poids des larmes, quand la nuit vient atteindre nos forces, quand l’air lui-même nous accable ? Oui, comment attendre au cœur même des blessures ? Et comment offrir un visage au vent de la joie pour que l’éclat des yeux devienne (sans le savoir jamais) le reflet vrai de la Lumière du Seigneur ?

La seule réponse nous est donnée, en simplicité, par Celui-là même qui nous obsède : « Viens, car c’est Moi qui t’attends ! »

Car l’aurore appelle la nuit pour qu’elle se laisse transfigurer.

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S’offrir dans l’attente.

L’attente de la sève qui monte à l’entour de l’écorce.

L’attente de la terre qui s’ouvre avec le ciel, et qu’enfin germe le fruit.

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L’Avent : comme une blessure qui s’éclaire et dont le sang mène jusqu’en la source : Jésus, le plus beau parmi les enfants des hommes, le Fils, le seul Aimé…