Participation à un week end CVX

 

 

 

Les 8 et 9 octobre 2016, nous étions 7 membres de la Pierre d’Angle (venant des groupes de La Flèche, Paris et Rennes), invités à un weekend CVX (Communauté de Vie Chrétienne), à Paris. C’était la rencontre de l’atelier justice, rassemblant des professionnels de la justice : juges, avocats, greffier, aumôniers, éducateurs… environ une trentaine venus de toute la France et désireux de réfléchir à partir de leurs réalités professionnelles. Le thème de la rencontre était « Justice et miséricorde ».

Il s’agissait de « croiser » nos approches, nos compréhensions et nos expériences à partir de la réalité vécue par chacun.

Ce fut un très beau temps de partage et d’écoute réciproque. Pourtant nous avons été mis devant une rude réalité, parfois très difficile à entendre : les militants de la Pierre d’Angle avaient tous eu à faire à la justice au cours de leur vie, et les mots spontanément associés par eux à la « Justice » étaient ceux de « destruction », « séparation », « condamnation », « coupable a priori ». Ils expliquaient : « On fait peser sur nous des choses qu’on n’a pas voulu » ; « notre passé nous colle à la peau comme des codes-barres indélébiles » ; « je ne sais plus si je dois dire la vérité » ; « On n’a pas le droit d’être normal, il faut être parfait ! »

Le mot « Miséricorde », lui, a donné plus de souffle et d’espérance. Lui ont été accolés, par les uns et les autres, des mots tels que : « lumière », « reconnaitre l’humanité de l’autre de manière inconditionnelle », « remettre debout », « gratuité ». Mais quand on est juge, comment juger  avec miséricorde ?

Jacques TRUBLET, bibliste au Centre Sèvres (Paris), a éclairé ces partages à partir de la Bible, nous rappelant que la justice c’est « donner à l’autre ce dont il a besoin pour vivre. Et si je ne vois plus l’humanité dans l’autre, il y a grand risque que je me laisse déshumaniser moi-même ».

Une question demeure qui n’a été qu’effleurée : Les institutions peuvent-elles pratiquer la miséricorde ? Est-ce possible ?

Le tout s’est vécu dans un beau climat d’écoute, d’attention, de bienveillance…, avec des chants et même de la danse pendant la veillée.

Chacun est reparti enrichi et déplacé. C’est en tout cas ce qui est ressorti de la relecture finale. Une belle expérience de rencontre et de fraternité. Dieu était présent.