Un texte de Marcelle Jestin

 

 

Le texte ci-dessous reprend ce que Marcelle Jestin (décédée en mai 2016) avait dit à propos du père Joseph Wresinski au cours d’une séance plénière du rassemblement de diaconia 2013, à Lourdes. Marcelle Justin était une militante du groupe de Brest.

 

 

Le père Joseph était humain.

Il était en colère avec les militants pour qu’on avance. On avait à cœur de ne pas le contrarier. Il nous a dit qu’il était aux portes de la misère. Il était du même monde que nous.

Il n’était pas pour donner. Il était pour le partage. Le partage, c’est plus solidaire. On aime donner nous aussi.

Je pense que les gens d’en bas ont beaucoup de choses à apprendre aux autres. Il y a des choses qu’on sait même si on n’est pas allés à l’école. On a des valeurs : la plus importante, c’est la famille. C’est les enfants d’abord.

Quand j’ai eu mes enfants, j’ai dit : « J’ai une famille. » Si les enfants sont placés, tu n’es plus rien.

Au père Joseph, on pouvait tout lui dire. On savait qu’on était écouté. Il n’y avait pas de jugements. Il m’a demandé d’apprendre à lire. Je ne comprenais pas pourquoi. Maintenant j’ai appris et j’ai compris.

Le père Joseph nous poussait plus loin que nos valeurs.

Il nous disait d’aller chercher les autres. C’est ça être militant.