Un article sur le groupe du Val d’Oise

 

 

 

 

Dans le numéro de la revue diocésaine « Église en Val d’Oise« (n° 336, juin 2017), Anne-Sophie Puech, co-animatrice du groupe du Val-d’Oise, a écrit l’article ci-dessous pour présenter le groupe, et plus particulièrement la réunion du 13 mai 2017. Ce groupe se réunit à Saint-Ouen-l’Aumône.

 

 

Laisser la Parole de Dieu s’incarner

 

À l’école du père Joseph Wresinski, les membres de la Pierre d’Angle se mettent ensemble à l’écoute de la Parole.

 

La Pierre d’Angle est une Fraternité entre des personnes du Quart Monde et d’autres qui les rejoignent. Nous nous mettons ensemble à l’écoute de la Parole de Dieu et la travaillons pour mieux suivre Jésus Christ, en approfondissant la spiritualité du père Joseph Wresinski, fonda- teur d’ATD Quart Monde.

DÉCOUVRIR LA PRÉSENCE DE DIEU

Depuis octobre 2016, une nouvelle Fraternité de la Pierre d’angle s’est créée dans le Val-d’Oise. Lieu d’amitié et de partage, c’est aussi l’espace où la Parole peut s’incarner, c’est-à-dire qu’on y découvre comment la présence de Dieu se manifeste déjà dans nos vies. En avril, nous avons vécu une expérience forte, qui « chamboule » : partager la Parole de Dieu avec la démarche de l’Évangile incarné.

Chaque membre du groupe choisit le personnage qu’il se sent appeler à incarner, c’est-à-dire jouer le rôle, non pas comme dans un sketch, mais pour vivre en soi et avec les autres le passage de l’Évangile (Matthieu 26, 47-56) à travers le personnage choisi. Il nous faut alors entrer dans ses sentiments, à l’intérieur de ce qu’il vit. Puis chacun dit comment il a vécu son personnage :

Jésus : « J’aurais pu demander une armée d’anges pour régler le problème et je dis ‘ton épée, je n’en ai pas besoin’ ».

Celui qui tranche l’oreille : « C’est mon habitude de réagir comme ça. J’ai pris le rôle du gars qui sort l’épée car dans ma vie, ça se passe comme cela. Je m’emporte vite. Je ne peux accepter les gens qui trahissent, je n’accepte pas les trahisons ».

Les apôtres : « Quand on habitait des quartiers difficiles, j’étais en face de la violence. J’aurais dû m’impliquer davantage pour réduire cette violence ».

La foule : « On regarde, on ne veut pas se mouiller. On ne prend pas de responsabilités ».

JUDAS AU MOMENT DU BAISER

Judas : « Parce que les grands chefs m’ont dit que c’est ce qu’il fallait faire, qu’ils m’ont donné un ordre, j’y vais, je ne me pose pas de questions. Mais au moment où je fais le baiser, j’ai baissé les yeux, j’avais trop honte et je me suis retiré du groupe ».

Le serviteur du grand prêtre : « Je suis le mouvement. C’est les grands prêtres qui ont raison. Je ne suis pas objectif. Envoyé par les chefs, je suis donc dans la légalité. J’étais prêt à me battre quand il m’a coupé l’oreille ».

S’ensuit un approfondissement : qu’est-ce que cela me dit dans mon histoire ? Qu’est- ce que cela m’apprend de la miséricorde ? Et sur Dieu ?

Pour accompagner notre réflexion, nous partageons autour d’une phrase du père Joseph : « Le Christ parmi nous, c’est Dieu qui sert, c’est Dieu qui s’abaisse, c’est Dieu qui s’agenouille, c’est Dieu qui devient le serviteur des serviteurs. »

«Dieu qui s’abaisse, c’est le peuple du Quart Monde ».

«Ça fait penser au lavement des pieds ».

« Serviteur des malades à Lourdes ».

« Difficile de s’abaisser ».

« S’abaisser ! Jésus, quand il a vu les soldats arriver, il aurait pu se défendre et il a dit ‘non, laissez faire !’. Jusqu’à quel point… ? ».