Rencontre à Issy-les-Moulineaux. Juillet 2021.

 

 

 

Nous avions reporté la rencontre des fraternités de La Pierre d’Angle prévue, comme chaque année, en février 2021 : la pandémie nous y avait contraints.

Et ce fut une grande joie de pouvoir nous réunir les 3 et 4 juillet 2021, dans le lycée Saint-Nicolas, à Issy-les-Moulineaux. Nous ne pouvions pas être aussi nombreux que les fois précédentes, mais nous étions cependant une petite centaine.

Comme chaque fois, nous alternons des temps en « plénière », et des temps en maisonnée. Ces temps en maisonnée nous permettent, à 7 ou 8 personnes, de mieux approfondir et de davantage partager.

Le thème de ce rassemblement était : « Choisis la vie. » C’est une demande du livre du Deutéronome (30, 15-16) :

Vois ! Je mets aujourd’hui devant toi ou bien la vie et le bonheur, ou bien la mort et le malheur. 

Ce que je te commande aujourd’hui, c’est d’aimer le Seigneur ton Dieu, de marcher dans ses chemins, de garder ses commandements, ses décrets et ses ordonnances. Alors, tu vivras et te multiplieras ; le Seigneur ton Dieu te bénira dans le pays dont tu vas prendre possession.

C’est autour de ce thème que nous célébrons le Seigneur, au cours de la première matinée. Chacun a ainsi l’occasion, à l’appel de son nom, de répondre de manière personnelle à cette injonction.

En maisonnées (petits groupes qui se sont réunis trois fois, pour pouvoir davantage partager et travailler), nous approfondissons les textes du Deutéronome et le récit des femmes au tombeau de Jésus selon l’évangile de Marc 16, 1-8 (cet épisode qui se termine par la peur et le silence des femmes).

Le samedi après-midi, des ateliers (peinture, chant, sculpture sur papier, écriture, père Joseph Wresinski, etc.) permettent des échanges joyeux. 

Le dimanche matin, nous écoutons un enseignement, donné par Frédéric-Marie Le Méhauté, franciscain, théologien, qui fait partie de la fraternité de Paris de La Pierre d’Angle. Il nous parle de sa thèse, soutenue au Centre Sèvres, en octobre 2020. Cette thèse est un travail théologique à partir de la « recherche » que La Pierre d’Angle avait entreprise en 2009-2011 : « Qui dites-vous que je suis ? »

 

A la fin du week end, dans chaque maisonnée le texte du Deutéronome et de l’évangile Marc, chapitre 16).

– Des bonnes rencontres. Rencontrer quelqu’un ça te donne du bien. C’était ça pour moi. Deux jours, c’est pas assez. C’est comme le soleil, t’as toujours envie qu’il soit plus longtemps. Aujourd’hui c’est le soleil pour moi.

– Connaître Dieu. Prier Dieu, c’est beau. Je veux continuer.

– C’est des bonnes retrouvailles, des chants. Des rencontres. Voir les gens qu’on connaît. Et aussi ceux que je connais pas, ça fait du nouveau dans la vie quoi.

– Important de se revoir. Ça crée des liens. Quand je vous entends, on fait tous notre chemin différent. C’est ça qu’est bien, La Pierre d’Angle on est ensemble.

– J’ai pensé que ce que je vivais était moins dramatique, parce que j’ai entendu des choses plus difficiles. J’ai le sourire maintenant. C’est la vie, quoi ! On l’a dit, hein : choisir quoi qui est vivant.

– La sincérité entre nous : c’est ça qu’est beau. Sincère, c’est marcher. Ici t’as confiance. Ça donne du courage, il en faut parce que c’est trop noir, tout.

– Tout le monde était content. J’aime le sourire. C’est ça la vie que ça devrait être, comme un sourire, et puis comme ça tu peux vivre. Autrement, c’est presque la mort. Moi, la vie c’est comme la mort. J’attends pas de mourir, je sais déjà.

– Ça nous ouvre une nouvelle vie. Tu sais, c’est comme quand y’a une naissance. C’est difficile et puis après c’est beau. Mais après le gamin il grandit, et c’est difficile. C’est toujours la même chose finalement. Mais quand même c’est la naissance aujourd’hui.

– La joie de vivre : on laisse ses soucis. On n’oublie pas, mais on vit. C’est pour ça qu’il faut pas rester seul.

– Quelqu’un m’a donné un chapelet. Je ne sais pas comment on fait, mais je le garde dans mon cœur.

– Il ne faut pas avoir peur de l’avenir. Mais on a peur quand même. C’est dur quand même. Ma voisine, elle dit que tout va mal. Moi, je sais pas, je veux pas penser à tout ça. Je préfère pas avoir peur, parce que quand t’as peur tu peux pas vivre.

– Les chants, c’est bien. Ça donne du courage. Quand tu chantes t’as comme une vie en toi. Tu vois, les chants ça te donne du sang.

– Après, on va reprendre la vie réelle, et il y aura un travail en nous. Parce que Jésus il vient. Je sais pas comment dire… t’es pas tout seul.

– Il y a deux temps : maintenant, ici, et après, dans la vie avec ce qui est difficile. Et ça va être dur. Moi ça me fait peur demain. Parce que tout va recommencer. Ici on est bien, mais chez moi, c’est pas pareil.

 

 

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