Un texte sur la confiance

 

 

 

Le Conseil de La Pierre d’Angle, créé en juin 2014, a pour fonction d’orienter La Pierre d’Angle, d’être le garant que nous restons fidèles à nos intuitions (rester proche des très pauvres et du plus pauvre, apprendre d’eux, transmettre à l’Eglise).

Le 14 novembre 2017, ce Conseil a écrit un texte sur la confiance, après avoir réfléchi longuement sur ce thème, qui est un point très important pour que nos fraternités puissent vivre et approfondir la spiritualité qui est la leur.

Ci-dessous ce texte.

 

 

La confiance

 

Les obstacles à la confiance

La confiance, elle n’est pas facile à construire. Elle ne vient pas d’un seul coup. Il faut être persévérant, il faut persévérer dans la prière. Persévérer et rester positif.

Le plus dur, c’est de se pardonner. Il y a des blessures qui font très mal à la confiance, surtout quand on a été humilié. Il y a des mots qui blessent, des mots qui font qu’on se sent rejeté.

Un autre obstacle à la confiance, c’est la trahison. Se sentir trahi, c’est vraiment très dur. Alors ce qui soulage, c’est de prier pour la personne qui nous a fait du mal.

Il y a aussi l’orgueil de toujours se croire mieux que les autres, ou de ne pas reconnaître ses torts. On a tort des fois, puisqu’on est pécheur à la base. Mais l’orgueil empêche d’être dans la confiance.

Le fait de ne pas avoir confiance en soi est aussi un obstacle, parce que cela empêche d’être bien avec les autres.

Des fois on ne sait plus comment faire confiance, surtout quand la vie est trop dure, et qu’il y a trop de mal et de malheurs.

 

Pour favoriser la confiance 

Le plus important c’est l’amour pour les autres, l’amour de son prochain.

Il faut qu’on rejette la haine pour que la confiance vienne en nous-mêmes. Et cette confiance-là elle vient de l’Esprit Saint qui nous la donne.

On doit être respecté tel qu’on est, même si on n’est pas bien habillé. Partout, même à l’église, les gens regardent le physique, et ils ironisent sur la personne. Ça, ce n’est pas bon. La personne en souffre. Elle voit les choses mais elle ne peut pas oser le dire.

On doit s’accepter tous comme on est avec nos défauts et nos qualités que ce soit physique ou vestimentaire, sans préjugés.

Le respect c’est très important. Le respect comme on le vit dans nos groupes de la Pierre d’Angle : on respecte la parole de chacun et on doit être discrets.

À la Pierre d’Angle il ne faut pas se couper la parole. Il faut s’écouter, écouter la personne quand elle parle, parce qu’il y a quelque chose qu’elle dit qui est très important.

On ne juge pas, on ne fait pas de commentaires.

On cherche les choses ensemble.

Il faut savoir écouter celui qui a besoin de parler.

Quand on a des choses qu’on n’a pas envie de dire on se tait, et on passe à une autre personne. On n’est pas obligé de parler.

Pour cela il y a une responsabilité de celui qui anime le groupe et un respect des règles qu’on a mis dans le groupe.

Nous, les pauvres, on a aussi une responsabilité là-dedans.

C’est important de prendre des nouvelles des absents, on fait attention à ceux qui ne sont pas là.

 

Dans la première lettre de Jean, il est écrit : « Si quelqu’un dit j’aime Dieu et qu’il déteste son frère, c’est un menteur » (1 Jn 4, 20). 

Dieu a dit : « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés. » Pourquoi on ne peut pas aimer les autres ? Si tu aimes Dieu, il faut aimer les autres. On ne peut pas détester son frère et aimer Dieu en même temps. Si on déteste son frère, alors on se tourne vers Dieu pour lui demander de l’aide.

Aimer Dieu et détester son frère c’est deux choses qui ne vont pas ensemble.

Si on aime notre frère, on aime notre Dieu. On ne fait pas de différence. Parce que si on blesse une personne, c’est Dieu qu’on a blessé. Quand on fait mal à une personne, c’est à Dieu qu’on fait du mal. Dans l’évangile, il y a une parabole qui dit : si une personne est nue et qu’on lui donne des habits, c’est comme si on les donne à Dieu. Si une personne a faim, ou a un problème, et qu’on aide la personne, c’est à Dieu qu’on rend service. Parce que si vraiment on aime Dieu, on est vraiment humain. Il faut aimer tout le monde. On ne fait pas de différence.

Si à l’Église on entend : « Malheureusement on ne peut pas aimer tout le monde », non, ce n’est pas nous, dans l’Eglise, qui pouvons dire ça. On doit se connecter dans la lumière de Jésus, dans toute la vie. C’est tous les détails de l’évangile qu’on met en application. C’est ça qui va nous transformer. Et les choses viennent petit à petit.

Car c’est compliqué d’aimer les gens qui ne nous aiment pas !

 

En conclusion

La confiance, c’est la base de tout, mais elle se construit. Ça veut dire qu’il faut du temps, il faut de la patience, de la persévérance. Elle ne vient pas comme ça du jour au lendemain, c’est un travail approfondi.

Pour la confiance, il faut se connaître, bien se connaître. Il faut que les relations continuent, des relations qui durent.

On a construit La Pierre d’Angle, parce qu’on a eu tous confiance l’un dans l’autre. Si on n’avait pas eu confiance l’un envers l’autre, on n’aurait pas pu construire ce qu’on a fait.

Quand on est dans la confiance, on se sent valorisé, et on reste positif. C’est tous ensemble qu’on peut faire bouger les choses. La confiance a beaucoup de choses à donner.

La confiance sert à aller vers ce qu’on voudrait, un monde beau où tout le monde est frères, où il n’y a plus d’exclusion. Les petits actes de confiance qu’on pose les uns avec les autres, ils vont contribuer à faire qu’on va aller vers un monde meilleur.

 

 

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