Lourdes avec le réseau Saint Laurent

 

 

2023 : dixième anniversaire de Diaconia 2013.

En mai 2013, nous avions manifesté la place et la parole des pauvres : une place où ils puissent tenir une parole, et une parole qui puisse prendre sa place, – la place qu’elle n’aurait jamais dû quitter, puisque c’est la place de Jésus, le Fils qui, ne retenant pas jalousement le rang qui pourtant l’égalait à Dieu, se vida de lui-même et poursuivit son parcours jusqu’à la mort, et la mort sur une croix (cf. Lettre de Paul aux Philippiens 2, 6-11).

Cet événement, Diaconia 2013, avait rassemblé plus de 12 000 personnes : ce qui, à Lourdes n’a rien d’exceptionnel. Ce qui le fut, en revanche, c’est que parmi cette foule, 4 000 personnes en situation de précarité participèrent. Et parmi ces personnes, nombreux furent ceux de La Pierre d’Angle.

Les membres de La Pierre d’Angle participèrent d’ailleurs, nombreux et actifs (10 membres dont l’animateur) au groupe Place et parole des pauvres qui contribua à la pensée de ce rassemblement historique. (Voir les contributions de ce groupe dans le livre : Eglise : quand les pauvres prennent la parole, Editions franciscaines, 2014).

 

En 2023, il n’était pas question de faire à nouveau un tel rassemblement. Le risque des « grands messes » c’est de n’être que des feux de paille.

Et ce fut donc un pèlerinage. 1 200 personnes tout de même, pour célébrer non pas un anniversaire, mais ce que les uns et les autres avaient contribué à faire pour construire l’Eglise, et surtout pour la rendre plus attentive aux plus pauvres.

Ce furent des temps de célébrations collectives, des temps de fraternités (groupe de dix personnes pour partager à partir de textes des évangiles), des ateliers.

Un temps pour affirmer notre espérance : sans les très pauvres du monde, l’Eglise, comme les sociétés, ne pourront et ne sauront pas affronter les défis qui nous attendent… L’Eglise pourrait donner l’exemple, en donnant sans condition la priorité aux plus pauvres de ses membres, et ainsi apprendre comment vivre du souffle de Celui qui n’a jamais quitté la dernière place.

« La pierre rejetée des bâtisseurs est devenue la pierre d’angle », chantait le psaume, repris à la fois par Jésus et par l’apôtre Pierre (cf. Ps 118, 22 ; Mt 212, 42 ; Ac 4, 11 ; 1 P 2, 4-8).