Emmanuel Levinas (2)

 

 

Un texte d’Emmanuel Levinas, dans Ethique et infini, p. 93-94.

 

Le lien avec autrui ne se noue que comme responsabilité, que celle-ci, d’ailleurs, soit acceptée ou refusée, que l’on sache ou non comment l’assumer, que l’on puisse ou non faire quelque chose de concret pour autrui.

Dire : me voici. Faire quelque chose pour un autre. Donner. Etre esprit humain, c’est cela. L’incarnation de la subjectivité humaine garantit sa spiritualité (je ne vois pas ce que les anges pourraient se donner ou comment ils pourraient s’entraider).

Dia-conie avant tout dialogue : j’analyse la relation interhumaine comme si, dans la proximité avec autrui – par-delà l’image que je me fais de l’autre homme – son visage, l’expressif en autrui (et tout le corps humain est, en ce sens, plus ou moins, visage), était ce qui m’ordonne de le servir. J’emploie cette formule extrême.