Pablo Neruda

 

 




Un texte de Pablo Neruda
, dans J’avoue que j’ai vécu [1]

L’écrivain et poète chilien Pablo Neruda lutta contre la dictature.
Voici des extraits de ce qu’il dit dans une sorte de « testament ».

 

Je veux vivre dans un monde où les êtres seront seulement humains, sans autre titre que celui-ci, sans être obsédés par une règle, par un mot, par une étiquette. (…) Je veux que l’immense majorité, la seule majorité, tout le monde, puisse parler, lire, écouter, s’épanouir. (…)

Je combats pour cette bonté générale, multipliée, inépuisable. (…) De toutes ces rencontres entre ma poésie et la police (…), il me reste malgré tout une foi absolue dans le destin de l’homme, la conviction chaque jour plus consciente, que nous approchons de la grande tendresse. (…)

En cet instant critique, en ce clignotement d’agonie, nous savons que la lumière définitive entrera dans les yeux entrouverts. Nous nous comprendrons tous. Nous progresserons ensemble. Et cet espoir est irrévocable.

 

[1] Pablo Neruda, J’avoue que j’ai vécu, Paris, Gallimard,, 1975, p. 298-299, cité par René Luneau, Dieu, au plus près de l’homme, Paris, Karthala, 2014, p. 10.