Groupe de Chalon-sur-Saône

 

 

 

Nous avons eu la joie d’être rejoints par notre évêque Benoit Rivière lors de notre soirée de La Pierre d’Angle du mardi 31 mai 2016 à Chalon-sur-Saône. Il était accompagné d’Anne Jacquemot (directrice diocésaine de la communication). Ils avaient tous deux désiré mieux connaître notre dynamique de prière et d’approfondissement de la Parole de Dieu avec et à partir des plus démunis, dans les pas du père Joseph Wresinski.

Nous étions 22 membres de notre fraternité : onze personnes vivant la précarité et onze alliés (A) dont le curé de la paroisse du Sacré-Cœur où nous nous retrouvons, venant de différents quartiers ou villages de Chalon et du chalonnais.  

Nos invités ont découvert notre manière d’être ensemble :

– après  une brève prière, présentation de chacun ;    

– nous avons rendu Grâce pour tout ce que nous avons vécu de beau depuis un mois ;

– nous avons échangé  ensuite sur l’évangile de l’aveugle né, guéri par Jésus à la piscine de Siloé,  puis Envoyé ? (n’est ce pas l’étymologie du mot Siloé ?) ;

– les plus démuni(e)s ont apporté, en priorité,  leur interprétation de la rencontre entre Jésus et cet aveugle et comment cet épisode de l’évangile raisonne avec leur vie . Janine nous a d’ailleurs rappelé que « l’ évangile c’est un peu notre vie » ; 

– nous avons enfin confié au Seigneur nos intentions de prière suivies d’un Notre Père et nous avons reçu la bénédiction de notre évêque.

Voici deux courts extraits de notre échange à partir de deux des questions sur l’évangile préparées par Monique et Michèle (A)

Texte de l’Évangile de Jean 9, 1-7 :

« En sortant du Temple, Jésus vit sur son passage un homme qui était aveugle de naissance. Ses disciples l’interrogèrent : « Rabbi, pourquoi cet homme est-il né aveugle ? Est-ce lui qui a péché, ou bien ses parents ? » Jésus répondit : « Ni lui, ni ses parents. Mais l’action de Dieu devait se manifesté en lui. Il nous faut réaliser l’action de celui qui m’a envoyé, pendant qu’il fait encore jour ; déjà la nuit approche, et personne ne pourra plus agir. Tant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde. » Cela dit, il cracha sur le sol et, avec la salive, il fit de la boue qu’il appliqua sur les yeux de l’aveugle, et il lui dit : « Va te laver à la piscine de Siloé » (ce nom signifie Envoyé). L’aveugle y alla donc, et il se lava ; quand il revint, il voyait. »

Monique: Est-ce que la question sur son péché ou le péché de ses parents vous étonne ?

Jocelyne : Oui ! Il est né aveugle et quand on naît on n’a pas de péché. Il vient au monde : il est pur. Pourquoi ils ont demandé ça ?  Les gens sont pas très futés !

Laure : Ce n’est pas parce qu’un enfant est handicapé, qu’il faut l’abandonner. Mon fils est handicapé. C’est un enfant trisomique 21. C’est un enfant comme un autre. Je le sais, moi, mais je réagis comme avec un enfant normal. Il a 7 ans.

Janine : J’ai un fils : il a 40 ans. Il est né avec un handicap : à l’accouchement, il a eu le cerveau atrophié d’un coté. Le pédiatre m’a dit : « Il ne faut pas être esclave de son handicap. Moi j’avais la foi. Je m’adressais à Dieu, je l’appelle, il me répond. Il me dit « N’aie pas peur ». C’est souvent que je l’entends.

Eliane : Léo, le fils de ma petite sœur aimerait se faire baptiser. Il a une maladie auto immune : il ne dort jamais. Il n’a pas pu aller au catéchisme car il ne sait pas écrire. 

Daniel : Moi aussi je suis handicapé. Il y a des gens qui m’excluent. Il y a des moqueries. On m’a traité de fou, de méchant. Quand je vais à Lourdes, je sens du réconfort, ça me fait du bien. Je suis brancardier. Ça guérit mon handicap. Il y a des guérisons qui sont invisibles.

Michèle (A) : Et nous est-ce que le Seigneur nous aussi touche, comme Jésus a touché cet aveugle ? 

Laure : Oui, tous les jours : il est en nous. Quand je réfléchis, c’est le Seigneur qui me donne ma solution.

Jocelyne : La petite voix qui me parle là-haut : « Fais pas ci, fais pas ça… »

Mickaël : Il m’aide à trouver la solution, C’est lui qui me la donne.

Laure : Qui parle en nous même ? C’est Dieu. N’écoute pas les autres. Ecoute toi  toi-même c’est-à-dire Dieu.

Daniel : Tout est possible pour Dieu.

Jean-Jacques: Dieu est souvent avec moi sur mon lit d’hôpital : trois ans sans bouger. C’est pour ça que je suis toujours là.

Jocelyne: Quand on parle de Dieu, c’est des ailes qui nous poussent dans le dos, qui nous soulèvent.

Par la grâce de cet évangile partagé avec l’évêque et une témoin diocésaine attentive, nous espérons mieux voir ce à quoi nous sommes appelés chacun et ensemble dans l’Eglise diocésaine. Nous avons demandé à nos invités, avant leur départ, ce qu’ils espéraient de notre fraternité 

Benoit Rivière a été clair dans son envoi :

« Multipliez les groupes Pierre d’Angle. » « Il serait bon qu’il y en ait dans tous les quartiers. » « Tant de personnes dans la précarité et en souffrance restent isolés. »  « Formez des animateurs pour ces groupes. »  

Anne Jacquemot a ajouté :   

« Participez au Synode diocésain en remplissant autant que possible les fiches synodales proposées. » 

Elle a ajouté :  « Ma mission c’est la communication dans le diocèse ; que tout le monde se connaisse. Que votre fraternité soit connue : vous faire exister pour tout le diocèse et réciproquement avec les autres groupes, autour de notre évêque. »

Nous leur avons rappelé le vécu ancien aussi, des groupes de Montceau et Mâcon avec qui nous nous retrouvons annuellement pour des temps forts régionaux et pour les pèlerinages à Notre Dame de Lourdes du Réseau St Laurent, ou pour des pèlerinages entre nous à Notre Dame de la Salette.

Nous leur avons rappelé l’importance à nos yeux du groupe CEP diocésain (après Diaconia) rassemblant autour de la Parole de Dieu des membres du Secours Catholique, de l’Aumônerie des Gens du Voyage et de La Pierre d’Angle  en vue d’une réflexion commune pour le synode (de notre propre initiative).

Nous leur avons exprimé notre Joie de rencontrer régulièrement depuis trois ans dans une mosquée, des membres d’une communauté musulmane de Chalon, autour de la Bible et du Coran. 

Enfin nous leur avons fait part de la  participation de certains d’entre nous  au pèlerinage Siloé à Rome en juillet et de notre espoir de rencontrer le pape François.

Au moment de l’au revoir final Michaël a lancé à notre évêque « à l’ an prochain ».