Maurice Zundel (2)

 

Un texte de Maurice Zundel, extraits d’une conférence à Paris, en 1974, dans Le problème que nous sommes. La Trinité dans notre vie, Textes inédits choisis et présentés par Paul Debains, Paris, Le Sarment/Jubilé, 2005, p. 164-165.

S’il y a dans chacun la même présence divine, si chacun est le porteur de Dieu, si la révélation de Dieu est confiée à chacun, ce qui est criminel, c’est de mettre un homme dans des conditions telles qu’il ne puisse pas exprimer la vie de l’esprit, qu’il soit tellement conditionné par les charges matérielles qui l’accablent qu’il ne puisse pas connaître cette respiration de lumière et d’amour où la présence de Dieu se révèle : donc, la justice, c’est la revendication pour chacun de pouvoir devenir le sanctuaire de cette Présence.

(…)

Toute la civilisation, toute la construction de la cité devrait être ordonnée à la possibilité de cette expression totalement personnelle, au sens où il s’agit d’une libération au plus profond de soi. Il faudrait changer les structures, de manière à ce que tous puissent reconnaître leur humanité et la développer sans fin dans cette ligne de libération qui resplendit au cœur de la Trinité divine.