Ce texte est la conclusion de la note théologique n°11, sur la dynamique Diaconia.
Le titre de cette note, élaborée par le comité de suivi théologique de Diaconia 2013, est le suivant : »Après le rassemblement Diaconia 2013, allons de l’avant en Eglise avec les pauvres. »
Comment ne pas souhaiter à chaque communauté ecclésiale qu’elle mène son chemin dans un dialogue constant avec ceux qui sont marqués par une forme ou l’autre de précarité, qu’ils soient membres de l’Église ou pas ?
Devenant familière avec ces personnes, la communauté reçoit à nouveau la Bonne Nouvelle. Mais c’est aussi notre vision du monde et des rapports entre les humains qui en est transformée. Nous allons vers plus de vérité, moins de peurs, de calculs et de stratégies de défense. Et puis, quand les contraintes qui empêchent les rencontres fraternelles sont desserrées, nous sommes plus libres d’avoir des opinions ou des sensibilités différentes.
Dans l’exhortation post-synodale « La Parole du Seigneur », on trouve au §107 cette petite phrase : « L’Eglise ne peut décevoir les pauvres : les Pasteurs sont appelés à les écouter, à apprendre d’eux, à les guider dans leur foi et à les motiver pour qu’ils soient des artisans de leur propre histoire ».
Il s’agit donc d’apprendre de la part des pauvres. La fécondité d’une telle perspective est confirmée par la dynamique initiée par Diaconia 2013. Nous n’avons pas fini d’en mesurer la portée.
Ne contient-elle pas en germe un autre rapport entre l’Eglise et le monde, qui soit moins dans l’imaginaire du face à face – l’Eglise risque toujours alors de se raidir parce qu’on n’accueille pas son message – et davantage dans celui du côte à côte : tournés ensemble vers ceux qui nous manquent, ceux qui sont menacés par une forme ou l’autre de mort sociale, afin de les rejoindre et d’entendre ce qu’ils ont à nous dire.
Voilà qui pourrait contribuer, comme nous le demande le pape François, à ouvrir plus grand les portes de nos églises, à la fois pour accueillir ceux qui reconnaîtront en nos communautés un signe précieux dans un contexte difficile ; et aussi, comme le relevait à Lourdes une personne du groupe Place et parole des pauvres, pour oser partager ce qui nous fait vivre : « Sur la porte d’une église, il y avait un tag et on pouvait lire : Ouvrez les portes, Dieu est à tous ».