Un texte de Maurice Bellet, dans La seconde humanité, Paris, DDB, 1993, p. 75 et 173.
Voilà bien les pauvres que l’on écoute, dont on dit qu’on les comprend, mais « selon un système, une ‘grille de lecture’ qu’on leur applique, implacablement ; leur parole propre n’est jamais entendue, elle est même traduite d’avance. »
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Quelle dignité peuvent avoir ces personnes subissant la grande précarité si elles n’ont pas de place ? Et la toute première place d’un être humain, c’est précisément d’être un humain. (…) Et reconnaître à un être humain sa place d’humain, c’est lui reconnaître une place. Pour commencer, c’est écouter sa parole comme digne d’être entendue, c’est le voir comme digne d’être regardé.