Une spiritualité à partir du plus pauvre (13)

L’essentiel :  la volonté de trouver les plus pauvres, de marcher avec eux, de découvrir comment l’humanité environnante peut se regrouper autour d’eux.

Les pauvres sont l’Eglise, p. 195.

Par cette phrase dense, le père Joseph Wresinski indique une marche à suivre.

La volonté de trouver les plus pauvres.

Il ne suffit pas de connaître quelques personnes vivant dans la précarité, de se faire proche d’eux et de les aider…

Il convient, dit le père Joseph, d’être à la recherche de plus pauvres encore ; de rechercher sans cesse ceux qui sont encore en dehors de tous les groupes où nous sommes nous-mêmes bien insérés.

Et pourquoi vouloir les chercher et les trouver ?

Pour avoir quelque chance de ne laisser personne dans l’oubli total et définitif.

Tant qu’un seul homme est laissé de côté, notre monde, notre société et notre Eglise ne vivent pas encore une fraternité pour tous sans exception.

« Un pauvre cache toujours un plus pauvre », nous avertit le père Joseph. (Les pauvres sont l’Eglise, p. 192)

En disant « les plus pauvres », que peut bien vouloir dire le père Joseph ? Que désigne cette expression ? 

Ce n’est en tout cas pas dire : « J’ai trouvé le plus pauvre, parce qu’il est plus démuni que tel homme ou telle femme que je connais ! » 

Dire « le plus pauvre », c’est affirmer que nous ne cesserons pas de chercher plus pauvre encore, que nous entrons dans une démarche où nous nous laisserons appeler par ceux que nous ne connaissons pas encore.

« Que vaudrait une action, qui serait menée au prix de l’abandon des plus faibles ? » [Les pauvres sont l’Eglise, p. 178 ]

La volonté de marcher avec les plus pauvres.

La destruction de la misère « ne sera pas simplement affaire de gouvernement, ce sera aussi affaire d’hommes acceptant de marcher avec les exclus, de lier leur vie à leur vie, parfois de tout quitter pour partager leur sort. »   [Les pauvres sont l’Eglise, p. 15]

La volonté de découvrir comment l’humanité environnante peut se regrouper autour des plus pauvres.

« Pour signifier une société nouvelle, notre effort doit conduire les plus forts à se mobiliser autour des plus faibles. »   [Les pauvres sont l’Eglise, p. 178]