Eglise (1)

 

 

L’Eglise proclame toujours que les plus pauvres sont la chair de sa chair, sa réalité profonde.

Que l’Eglise vive cela sans faiblesse n’est pas évident. Mais je n’en suis ni angoissé, ni révolté. L’Eglise est les plus pauvres. Elle l’est par essence.
Aussi, tôt ou tard, de façon plus ou moins concrète et durable, plus ou moins furtive ou publique, les plus pauvres sont reconnus par elle et accueillis en premier.

L’Eglise est condamnée, si j’ose dire, à travers son histoire, à se rappeler, à reprendre conscience de cette réalité qu’elle est pauvreté, mépris, exclusion ; qu’elle est la mal-aimée, la refusée du monde. En cela, elle est obligée de rejoindre la population la plus dépréciée, la plus exclue de tous. Le Pape Paul VI disait : « Notre miroir à nous, hommes d’Eglise, c’est Jésus Christ. »

C’est dire que le miroir de l’Eglise, c’est l’homme déchu. Elle n’est pas seulement en communion avec les plus pauvres. Elle est les plus pauvres.

Les pauvres sont l’Eglise, p. 24.