Mes idées, mes pensées ne m’appartiennent pas. De même, mon action auprès des plus démunis n’est pas mienne. Elle appartient à l’Eglise , c’est du moins mon désir le plus profond.

Ce que j’ai fait dans ma vie de prêtre, je l’ai entrepris dans l’idée d’aider à bâtir l’Eglise . Il me fallait placer des pierres les unes sur les autres. C’était plus que d’introduire les plus pauvres dans l’Eglise , plus que de la rendre présente à leur libération. Je devais placer ces familles à sa base même, dans ses fondations.

C’est une des raisons pour lesquelles j’ai toujours voulu écrire l’histoire des plus pauvres, au jour le jour. Je fais cela depuis les années 60 avec ceux qui m’entourent, dans la certitude de trouver, là, la réalité essentielle de l’Eglise.

Il m’a pourtant fallu du temps pour découvrir, chemin faisant, l’appel, l’angoisse de Dieu s’exprimant dans la misère et la souffrance du Quart Monde.

(Les pauvres sont l’Eglise, p. 21-22)