Une spiritualité à partir du plus pauvre (1)

 

Jésus Christ s’est identifié
aux plus pauvres de son temps.
Il s’identifie encore et toujours
aux plus pauvres en tous les temps.

Père Joseph Wresinski, Les pauvres sont l’Eglise, p. 41.

 

Les « deux sources ».

L’expérience et la pensée du père Joseph Wresinski ont une double source :
la personne de Jésus
et les personnes très pauvres.

Il fait le lien entre le plus pauvre et Jésus Christ :
« D’emblée il faut faire la jonction audacieuse entre le plus pauvre et Jésus Christ : ils ne font qu’un. »   [Les pauvres sont l’Eglise, p. 19]

Pour lui, Jésus et les plus pauvres sont intimement liés : on ne peut pas les séparer.

  • Les personnes vivant dans la misère le conduisent au Jésus des Evangiles, proche des pauvres et des petits ;
  • le Jésus des Evangiles le renvoie à ceux à qui Jésus s’est identifié : les plus méprisés de son temps et de tous les temps.

Jésus et le plus pauvre sont d’autant plus liés l’un à l’autre que pour le père Joseph il est absolument nécessaire de « reconnaître le choix du Seigneur d’assumer la condition de l’homme le plus méprisé ».

« Les plus pauvres furent les premiers à reconnaître le Seigneur, car Jésus pensait et voulait comme eux et il répondait à leur espérance. » [Les pauvres sont l’Eglise, p. 26 et 29]

 

Toute souffrance n’est pas misère.

Avant de parler d’une spiritualité à partir du plus pauvre, il est nécessaire de se mettre d’accord sur les mots.

En parlant des pauvres du temps de Jésus et des pauvres d’aujourd’hui, de qui le père Joseph Wresinski parle-t-il ? [Voir le texte mis au début.]

Il faut poser la question, car il arrive souvent que des personnes disent :
« Nous sommes tous pauvres ! »

Oui, bien sûr, nous avons tous des soucis… et il peut arriver à chacun d’avoir à traverser de graves difficultés : la maladie, le deuil, le divorce, le souci des enfants, etc.
Chacun peut souffrir et se sentir très vulnérable et fragile.

Mais attention, nous prévenait le père Joseph, « toute souffrance n’est pas misère » . [Les pauvres, rencontre du vrai Dieu, p. 135]

Ne confondons pas la misère avec les difficultés et la souffrance qui peuvent faire le quotidien de toute existence !

Lorsque Jésus est avec les pauvres de son temps, il est avec ceux qui sont rejetés, et qui à cause de cela ont du mal à vivre.

Lorsque le père Joseph parle des pauvres, il désigne ceux qui ne comptent pour personne et à qui personne ne pense pour contribuer à la construction du monde.