Intervention de Marcel, de Rennes

 

Contribution de Marcel, militant de Rennes. Marcel est militant du Mouvement ATD Quart Monde. Il est aussi membre du groupe de La Pierre d’Angle de Rennes. Il a écrit une intervention pour l’Université populaire Quart Monde, à Paris, le 10 janvier 2011. En voici quelques extraits qui sont relatifs à la spiritualité chrétienne.

 

 

Comment entendre l’espérance des plus pauvres, leurs cris, leur désespoir ? Comment les comprendre, si ce n’est d’avoir vécu cela soi-même ?

Il est très difficile d’aller à la rencontre du pauvre, et de le comprendre, si dans notre cœur n’existe pas une force intérieure qui nous guide.

Aujourd’hui, mon engagement dans le Mouvement ATD Quart Monde, et surtout en tant que chrétien, n’aurait aucun sens si je ne faisais pas don de ma personne, de mon expérience pour aider les plus pauvres. Quand je prépare l’Université populaire avec une autre personne, en allant à la rencontre d’un couple pour préparer avec eux, ce n’est que du bonheur : nous recevoir, pouvoir partager des douleurs intérieures de l’enfance, dans le respect de chacun. Il y a une écoute, un dialogue s’installe. Ce ne sont pas des gens qui pratiquent l’Eglise. Mais, croyez-moi, je sens chez eux une foi intérieure très forte qui leur permet de rebondir.

La condition précaire de tout être humain, c’est comme une dette que l’on ne paiera jamais, c’est la dette due à Dieu. Une heureuse dette qu’on ne rendra jamais. Cela doit être un témoignage d’humanité.

L’Eglise est une maison dans la ville. Faire de cette maison un lieu pour recevoir, un lieu de sécurité pour entendre un Dieu fiable.

La vie chrétienne pourrait être des maisons où l’on pourrait s’accueillir, où aucune maison ne serait fermée.

Mais au-delà de l’image, notre cœur ne doit pas être du côté marchand, mais bien du côté du don, le don de Dieu.

Pour s’en sortir, on a besoin de l’autre, besoin de lui faire confiance, et de recevoir sa confiance dans la durée. Savoir que le langage du pauvre, aux yeux de l’homme, rend la vie plus difficile, alors que Dieu sait que dans le pauvre existe l’amour. Ne s’est-il pas fait pauvre lui-même ?

Notre identité chrétienne doit être un dialogue pour permettre aux autres d’être eux-mêmes pour pouvoir espérer.

Cherchons comment articuler une prise en charge professionnelle et la spiritualité de la lutte contre la pauvreté.

Le Dieu auquel nous croyons n’est pas révocable. C’est une alliance jamais révocable, car Dieu ne sait pas reprendre sa parole.