Intervention d’une militante de Saint-Brieuc

 

 

Intervention de Joëlle, militante de Saint-Brieuc, à la rencontre de La Pierre d’Angle des 6 et 7 mars 2010.

Qui est Dieu pour moi ?

Dieu est important.

Dieu, c’est comme un deuxième père pour moi.

Dieu je l’admire. Je ne me vois pas vivre sans lui. J’ai toujours vécu avec Dieu.

Je l’ai connu par ma maman. Maman priait beaucoup, on avait une croix au-dessus de notre lit et on priait le soir, et avant les repas. J’ai grandi dans un milieu religieux.
Maman venait de l’assistance publique, elle a grandi chez les sœurs de Nevers.
Quand j’étais petite, j’allais au caté le matin et l’après-midi au patronage. On nous parlait de Jésus, on faisait des objets.

Jésus, je l’ai connu par un prêtre. Il y avait une belle église. J’y allais pour prier.
Mes parents étaient en train de divorcer et j’allais parler au prêtre. Je pouvais tout lui confier. Lui il me disait que ce n’était pas de ma faute. Il m’a beaucoup parlé et Il m’a beaucoup marqué.

Après, la famille a déménagé mais je ne voulais plus allé à l’église, j’étais bloquée.
Quand mon père est parti, on est tombé dans la pauvreté. On ne mangeait pas à notre faim. Les enfants, on allait faire les fins de marchés, mais maman ne voulait pas. Elle avait peur que les voisins nous dénoncent et qu’on soit placé, comme elle, elle l’avait été.
On n’a a jamais été placés. J’ai commencé à travailler à l’âge de 16 ans.

 

Je ne priais plus. Je n’avais plus le temps. J’étais l’aînée de 11 enfants. Il y avait comme une coupure avec Dieu.

C’est à Stains, quand j’avais 16 ans, que je suis retournée à l’église.

Je me suis sentie attirée. J’ai parlé avec le prêtre. Il était gentil.

C’est là que j’ai rencontré le Mouvement Atd Quart Monde avec Isabelle et Stuart Williams.
Dans le Mouvement on se bat contre la misère et la pauvreté et Jésus lui aussi il s’est battu contre la misère.

J’ai recommencé à vraiment prier quand ma fille a été malade.

Elle a eu une méningite foudroyante à 13 mois. Je priais toute la journée, du matin au soir. Je faisais appel à Dieu pour qu’il la protège.

Elle est restée 3 mois à se battre contre la maladie. On a dû l’amputer de ses deux mains, doigt après doigt. Et un jour la maladie s’est arrêtée. J’ai compris que c’était Dieu qui avait agi.
Je suis tombée à genou et je l’ai remercié.

Ça m’a encore plus rapprochée de Dieu.

Depuis je ne conçois plus ma vie sans lui.

Dès que j’ai un problème je fais appel à lui.

Je prie tous les jours, mais quand j’ai des difficultés je sens que j’ai besoin de m’accrocher à lui.

Des fois je ne prie pas, mais je sens qu’il est tout de même avec moi. Je sens sa présence. Il me parle. Je n’entends pas ses mots, mais je sais qu’il est là.

Il me dit de tenir bon, de ne pas baisser les bras.

C’est comme une force en moi.

Sans lui, je ne sais pas ce que serait ma vie aujourd’hui.

Je ne conçois pas la vie sans Lui.

Il allège ma route.

Il est là pour les gens comme moi, de la misère et de la pauvreté.

Des fois j’ai prié et il ne m’a pas répondu…

Quand ma petite sœur est morte subitement, sans aucun signe :

elle a fait une rupture d’anévrisme. J’ai prié beaucoup mais Dieu n’était pas là. J’aurais vraiment voulu qu’il soit là.

Je lui ai dit : « A quoi cela sert de prier, si tu ne répond pas… » J’avais un peu la haine contre Dieu…
Pourquoi il n’était pas là ?

J’étais en colère contre Lui.

Tout doucement j’ai repris une relation avec Dieu, parce que des amis du Quart Monde m’ont invitée à venir prier avec eux. J’ai pu en parler avec eux.

Ma petite sœur m’a dit : « S’il y a un Dieu, pourquoi il a pris notre sœur ? »
Je lui ai répondu : « Mais Dieu n’y est pour rien. C’est la vie. Ce n’est pas de sa faute. » 

 

A la retraite, cet été, j’ai compris que je pouvais être en colère contre Dieu. J’ai vu qu’il n’y avait pas que moi qui avais des problèmes. On était tous là ensemble. J’ai entendu que d’autres aussi avaient des grosses difficultés.

J’ai compris que si Dieu avait rappelée ma petite sœur, c’est que c’était son heure… Je pense qu’elle est heureuse… Elle me fait comprendre que la vie est comme ça… Je pense qu’elle a toujours le sourire. C’est moi qui suis malheureuse qu’elle soit partie.

Après la retraite, j’étais calme, j’étais bien. Mes enfants m’ont demandé si j’avais eu un lavage de cerveau. J’étais calme, silencieuse. J’étais bien.

Etre loin, prendre du temps pour se consacrer à Dieu, c’est important.

Les feuilles de « Chemin de Vie » ça m’aide. Je les reprends souvent et je les lis.

Tous les hommes ont reçu le don de Dieu, même ceux qui ne croient pas en Lui.

Je crois qu’avec Dieu, demain ne sera pas comme aujourd’hui.

J’ai confiance en Dieu.