Une réunion à Rochefort – Extraits

11 juillet 2014

 

 

Une militante : La dame qui m’avait fait connaître Atd Quart Monde, il y a maintenant longtemps, m’avait dit : « Toi, tu vis l’Evangile. » Je l’ai regardée, je ne comprenais pas. Elle a essayé de m’expliquer, mais je n’étais pas ouverte à ça au départ.

 

Pour moi ce que je faisais, c’était tout à fait naturel. Comme j’avais rejeté beaucoup de choses de l’Église, je ne pouvais pas relier ce que je faisais à ce qu’on m’avait dit de la religion quand j’étais jeune. En étant de temps en temps dans des petits groupes, comme ça, de la paroisse de Villeneuve ou de Mireuil, j’ai toujours recherché ça. J’ai toujours voulu comprendre ce que cette femme a voulu me dire.

 

Lors de la dernière séance de La Pierre d’Angle quand on a parlé de l’Esprit Saint, c’est là que j’ai compris. Ce jour-là, ça m’a éclairée complètement, au niveau de la lumière et tout. J’ai compris que finalement, à cette époque là, j’étais encore très croyante alors que je ne le pensais pas.

 

Ce que je faisais, je le faisais en tant qu’être humain. Quand je me présentais dans certaines réunions et qu’il fallait que je parle, je ne faisais pas voir qui j’étais réellement, à l’intérieur. Je voulais rester neutre. Il n’y a qu’ ici, depuis que je suis dans le groupe, que je me libère parce que j’ai compris certaines choses. Mais la dernière fois, ça m’a fait « fouf » ! ça y est, ça se libère ! Avant je n’osais pas en parler. Je ne voulais pas faire voir. J’allais à la messe pour mes enfants qui ont souhaité être baptisés quand ils ont été en âge de le demander. Mais pour moi, je ne parlais jamais de la foi. Je croyais en l’être humain.

 

 

L’animatrice : Depuis que tu nous as rejoints, tu dis souvent : je me rappelle d’un tel, je me rappelle de ça, et de ça. C’est comme si tu relisais ta vie, avec un autre regard.

 

 

La même militante : C’est vrai. Hier j’ai vu ma fille et j’ai osé lui dire que j’allais à la Pierre d’Angle ; et je lui ai même parlé de la mort. Je lui ai dit : tu te rends compte, je ne savais pas qui j’étais réellement. Tu te rends compte, je découvre qui je suis encore ! J’ai déjà travaillé sur moi, avec les associations. J’ai eu tout un tas de formations pour me connaître, tu vois. Quand j’ai quitté mon mari qui me tapait dessus, j’étais comme une serpillère, il a fallu que je me reconstruise. Aujourd’hui c’est une nouvelle étape. Des fois je dis, moi j’ai eu plusieurs vies ! Pour moi, je revis, c’est une renaissance.