Une spiritualité à partir du plus pauvre (3)

« Une spiritualité à partir du plus pauvre » s’enracine dans l’expérience de vie et la parole des plus pauvres.

Elle engage à vivre une relation à Dieu et à son envoyé Jésus Christ à partir de ceux qui sont rejetés de partout.

On pourrait faire remarquer que cette spiritualité est faite pour ceux qui ne vivent pas dans la misère.
Non pas du tout. Cette spiritualité est un appel pour les pauvres et les non pauvres. Tous nous avons à faire attention à plus pauvre que nous pour entrer dans le mystère de Jésus, lui « la pierre rejetée des bâtisseurs devenue la pierre d’angle » [Actes des Apôtres 4, 11].

Et celui qui vit dans la misère a autant de mal que les autres à faire attention à donner la priorité à plus pauvre que lui.
Une spiritualité pour tous quelle que soit sa situation de vie.

Le père Joseph Wresinski nous apprend aussi que le plus pauvre, c’est l’absent.

A cause de la honte qu’il ressent, de l’exclusion et du mépris qu’il subit, c’est celui que nous pouvons malheureusement oublier car il ne se montre pas. Il se cache et ne se trouve jamais là où les autres se rassemblent, pour réfléchir et se former, pour manifester, pour se distraire, pour prier.

C’est pourquoi une spiritualité à partir du plus pauvre s’adresse à chaque croyant, quelle que soit sa situation de vie.

Que nous soyons dans la grande précarité ou non, nous avons tous à vivre à partir de celui qui est plus pauvre que nous.
Le plus pauvre doit peu à peu devenir notre référence :

Comment ce que je pense et réfléchis avec d’autres, se laisse-t-il questionner par l’expérience de vie de ceux qui sont trop pauvres pour participer ?

Ce que je fais, cela est-il libérateur pour le plus pauvre ? Ou au contraire est-ce un obstacle supplémentaire à sa libération ?