Une spiritualité à partir du plus pauvre (5)

Le père Joseph Wresinski invite chaque croyant à être très attentif à une double question :

« Saurons-nous où chercher le Christ ?

Et à quelles conditions nous parlera-t-il ? »

[Les pauvres sont l’Eglise, p. 219]

La réponse qu’il donne est aussi simple qu’exigeante : « Pour rencontrer le Seigneur il faut aller vers le plus opprimé. »   [Les pauvres sont l’Eglise, p. 219]

Ce que le père Joseph dit du prêtre est également vrai pour tout homme ou femme qui veut être fidèle au Christ : il doit « vouloir mouler sa vie dans celle de Jésus Christ ».   [Les pauvres sont l’Eglise, p. 46]

Ce qui est un écho de ce que saint Paul nous enseigne : « C’est dans le Christ, Jésus le Seigneur, qu’il vous faut marcher, enracinés et édifiés en lui. » 

« Revêtez-vous du Seigneur Jésus Christ. »   [Lettre de Paul aux Colossiens 1, 6-7 ; Lettre de Paul aux Romains 13, 14]

 

Et l’Eglise ?

De même que le père Joseph affirme que « le Seigneur n’est peut-être pas là où nous voudrions le trouver », il remarque que « l’Eglise n’est pas là où on la cherche. Elle n’est pas un appareil ni un pouvoir. L’Eglise est au milieu des pauvres ».   [Les pauvres sont l’Eglise, p. 123 et 30]

Et il écrit encore, dans le même livre :

« Il est du rôle de l’Eglise de faire prendre conscience de l’injustice, mais il est de son rôle de le faire dans l’inquiétude incessante d’aller vers de plus pauvres encore, vers ceux qui demeurent intouchés, comme inaccessibles, en raison de leur trop grande misère. L’Eglise sait qu’il existe toujours de plus pauvres dans lesquels s’incarne Jésus Christ, qu’elle ne peut avoir de repos avant de les avoir rejoints, étant condamnée à aller toujours plus loin, plus bas. » [Les pauvres sont l’Eglise, p. 62]