Frédy Kuntz

 

 

Un texte de Frédy Kunz, cité dans l’ouvrage de Michel Barjavel,
Si vous saviez la joie des pauvres, Saint Maurice, éd. Saint-Augustin, 2002, p. 15-16.

On trouvera des indications sur la personnalité de Frédy Kunz en cliquant sur ce lien.

 


 

C’est dans les chants du Serviteur de Dieu [1] que Jésus a découvert sa mission. Il est le Serviteur souffrant par excellence.

Et aujourd’hui, il continue sa passion et sa résurrection dans la chair des pauvres humiliés, rejetés, conduits à l’abattoir. Ce sont ces pauvres qui purifient notre humanité dégénérée par la consommation, le luxe, le gaspillage, la sexualité débridée, la violence. Ce sont leurs blessures qui nous guérissent.

Si notre monde de stupidités et d’horreurs ne sombre pas, c’est grâce à ces serviteurs souffrants. Leur esprit de résistance, leur aptitude à pardonner peuvent convertir celui qui détient le pouvoir et l’argent, celui qui est victime des faux dieux du monde matérialiste. Quand le pauvre, plongé dans ce mystère sans le savoir, acquiert l’intelligence de ce qu’il vit, quelque chose naît. Parce que la vocation du Serviteur souffrant n’est pas de rester éternellement écrasé. Il porte une espérance. Quand Isaïe parle au milieu des captifs, il pressent une libération.

 

[1]  Il s’agit des Chants composés par le prophète Isaïe : Isaïe 42-53.
Le père Frédy Kunz avait demandé une étude de ces chants au bibliste Carlos Mesters, un carme vivant depuis longtemps au Brésil. L’ouvrage issu de ce travail a été traduit aux éditions du Cerf en 1984 : La mission du peuple qui souffre, avec une préface du père Joseph Wresinski. Nous recommandons vivement la lecture de ce petit livre, qui est un commentaire des chants du Serviteur à partir de la vie et de la pensée des plus pauvres que côtoyait Carlos Mesters.